Hypnos
Hypnos, dans la mythologie grecque, est le dieu du sommeil. Il peut endormir aussi bien les hommes que les dieux, au point qu’Héra le nomme « maître des hommes et des dieux ».
Il est le fils de la déesse de la nuit, Nyx, et du fleuve des enfers, Erèbe. Son frère jumeau n’est autre que Thanatos, dieu de la mort, et il est lui-même le père de Morphée, dieu des rêves. Il est au centre d’une pentalogie divine de tout ce qui est lié au sens du caché, du mystère. Son domaine, dont Ovide fait une longue description dans les Métamorphoses, était silencieux, obscur et brumeux. Jamais les rayons du soleil ne le pénétraient : il était toujours minuit. Devant le palais coulait silencieusement Léthé, le fleuve de l’oubli. Il poussait dans les calmes jardins de nombreuses fleurs, et notamment des pavots, dont on tire de puissants somnifères. Hypnos aida à de nombreuses reprises son ami le dieu Dionysos, afin de séduire de nombreuses jeunes filles dans leur sommeil.
Les musiques de ce programme entretiennent un lien particulier avec ce monde complexe des forces cachées, voire obscures. La nuit, donc le sommeil, est le royaume des songes et des rêves. La mort est une sorte de long sommeil, et à la fois n’en est pas un.
Certaines musiques funèbres ont donc une utilité et une force beaucoup plus importante que ce pour quoi elles ont été composées, si on les cantonne seulement aux rites funéraires. Elles peuvent même, et dans de nombreux cas, procurer du plaisir à l’auditeur, si celui-ci accepte de fermer les yeux et de suivre aveuglement ses voix. On peut parler d’effets psychotropes, et bienfaisants pour le corps et l’esprit. On retrouve la conception antique de la musique, comme discipline thérapeutique au même titre que la danse ou la poésie, qui sont, de fait, associés à la musique.
Ce programme cherche à retrouver les liens très forts qui unissent les vertus poétiques, mystiques et thérapeutiques de la musique au travers des oeuvres, pour la plupart sacrées, issues de plusieurs époques différentes se faisant écho : IXe siècle, XVe et XVIe siècles, XXe siècle. Il s’agit d’un parcours à la fois sensoriel, spirituel et émotionnel où le public est invité à suivre les mouvements physiques et poétiques des chanteurs dans l’architecture sonore des lieux et des espaces investis.
11 artistes
Simon-Pierre Bestion
Conception, arrangements, mise en espace et direction
8 chanteurs
2 instrumentistes
1 cornet à bouquin, 1 clarinette-basse
Marianne Pelcerf
Création lumière
80 minutes
John Tavener (1944-2013)
Song for Athene - Composé en 1993, en mémoire et suite à la disparition de l’actrice Athene Hariades
Pierre de Manchicourt (1510-1564)
Introït, extrait de la messe de requiem
Olivier Greif (1950-2000)
Requiem, extrait n°1 du Requiem
Heinrich Isaac (1450-1517)
Quis dabit capiti meo aquam - Composé en 1492, en mémoire de Lorenzo de Medici, ami et employeur d’Isaac
Ludwig Senfl (1486-1543)
Kyrie, extrait de la Missa Paschalis
Chant vieux-romain de l’église de Rome (XIe siècle)
Kyrie in natale Domini
Giacinto Scelsi (1905-1988)
Requiem, extrait des Tre canti sacri
Marcel Pérès (1956)
Gloria, extrait de la Missa ex tempore
Chant vieux-romain de l’église de Rome (XIe siècle)
Alleluia. Pascha nostrum
Pedro de Escobar (c.1465-1554)
Sanctus & Benedictus, extraits de la messe de requiem
Marbriano de Orto (c.1460-1529)
Guimel, extrait des Lamentations Hieremiae prophetae
Arvo Pärt (1935)
Da pacem Domine - Composé en 2004, en mémoire des victimes des attentats de Madrid
Chant ambrosien de l’église de Milan (XIIe siècle)
Tecum principium. Dixit Dominus
Antoine de Févin (c.1470-1511)
Agnus, extrait de la messe du requiem